La découverte freudienne
Les symptômes auxquels Sigmund Freud, un neurologue viennois de la fin du 19ème siècle, s’intéressait, étaient "le rebut" de la science médicale telles les conversions hystériques (ou somatisations et spasmophilie de la psychiatrie actuelle), les contraintes obsessionnelles (ou les T.O.C. de la psychiatrie actuelle), les angoisses et les phobies ; des problématiques liées à la sexualité, à la vie amoureuse, à la culpabilité, au narcissisme. Freud explora également les psychopathologies mentales comme la perversion, la paranoïa, les névroses narcissiques (ou psychose de la psychiatrie actuelle).
Les symptômes et formations symptomatiques touchent aux questions essentielles de l’existence et viennent bousculer la croyance en la cause organique des maladies mentales. Freud s'appuyant sur sa propre expérience et sur ce que lui enseignaient ses patients, inventa une technique nouvelle pour traiter les symptômes rebelles. Freud abandonna l’hypnose qui ne produisait que des rémissions de courte durée et déplaçait le problème, souvent en l’aggravant. Il proposa à ses patientes et patients de dire tout ce qui leur venait à l’esprit. C’est la parole en association libre : Le 22 mai 1889, la psychanalyse était née.
La psychanalyse actuelle
Plus d’un siècle après la découverte freudienne, la psychanalyse connectée à notre époque, traite les psychopathologies actuelles. Sa théorie et sa pratique se sont renouvelées avec l’enseignement du psychanalyste français le Docteur Jacques Lacan. Les pensées inconscientes amenées au jour par la technique de Freud impliquent deux réalités psychiques. La première est que l’Inconscient est structuré comme un langage. la seconde est que cette structure langagière n’a pas un fonctionnement mécanique comme celle d’un ordinateur. L’inconscient est animé par un sujet vivant, jouissant, incarné, dont le symptôme est la marque singulière. Et la psychanalyse reste plus que jamais d’actualité en proposant un traitement original de la souffrance humaine.
Le traitement psychanalytique
La psychanalyse est un traitement qui respecte le symptôme de celui qui s’adresse au psychanalyste. Car ce symptôme contient un savoir sur la cause de sa souffrance. La psychanalyse traite le symptôme en obtenant le recul et la dévalorisation de la jouissance nocive (morbide) qu'il recèle.
La parole en association libre permet d’explorer le fonctionnement psychique.
Dans une relation de confiance et de confidentialité, propice au transfert psychanalytique, le sujet est invité à dire à haute voix et sans se censurer ce qui lui vient à l’esprit. Les rêves, les souvenirs rapportés permettent d’approcher les pensées inconscientes (pour la plupart à contenu d’ambitions imaginaires et de transgressions sexuelles) qui provoquent au quotidien de multiples évènements imprévisibles comme les lapsus, les oublis de noms, les actes manqués ; mais également alimentent les rêves et les symptômes.
Le divan : La position allongée facilite la parole en association libre. Cette parole analysante, seul "médium" de la psychanalyse, adressée au psychanalyste se fait entendre.
Le psychanalyste sera à même, par son écoute, ses actes, ses interprétations, de conduire la cure de son patient jusqu'à son terme. C’est à dire jusqu’à un allègement durable de cette souffrance nocive et inutile du symptôme qui a conduit le patient à s’adresser au psychanalyste. La sédation de cette souffrance symptomatique libère un désir inédit. La psychanalyse renouvelle, ainsi que l’écrit S. Freud, "la capacité d’aimer et de travailler". Pour Lacan, l'avènement d'un désir inédit, la participation à la transmission de la psychanalyse, l'inscription dans le lien social, signent l'aboutissement d'une cure psychanalytique.